C’est dans un contexte bien évidemment très particulier que s’est déroulée samedi dernier, la remise des prix du 4e Concours d’Arts Plastiques et Visuels de Nivelles. Organisé tous les deux ans, celui-ci se veut un moteur de promotion et de soutien à la création contemporaine et aux jeunes artistes plasticiens de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’exposition réunit une quinzaine d’artistes puisant leurs sources d’inspirations dans des thèmes riches et variés tels que le corps, la mémoire, l’identité, l’image, la nature, le réel et bien d’autres encore… Chaque artiste s’empare de techniques diverses en questionnant des modes d’expressions et des courants esthétiques puisés dans l’histoire de l’art..
Les œuvres ont été sélectionnées par un jury de professionnels sur base d’une centaine de candidatures. Parmi ces œuvres, 3 ont reçu un prix, ce samedi 24 octobre : un Premier prix, un Prix jeune et une mention spéciale.
En application de l’arrêté ministériel publié mercredi 28/10 et suite à l’harmonisation des mesures mises en place pour lutter contre la hausse alarmante des contaminations dans notre pays, l’ensemble des représentations et activités publiques prévues au Centre culturel de Nivelles sont annulées jusqu’au 19 novembre inclus. Initialement prévue du 24/10 au 14/11, l’exposition des œuvres sélectionnées dans le cadre du concours d’Arts Plastiques et Visuels de Nivelles 2020 a dû également fermer ses portes et n’est malheureusement donc plus accessible.
Premier Prix pour « I Want » de Françoise Canart
Le Premier prix (2.000 € + une exposition carte blanche) a été attribué à Françoise Canart, originaire de Namur, pour son oeuvre « I Want« .
Qui n’a pas rêvé en pliant son linge? Laisser-aller, divaguer son esprit ? Pendant des heures de pliage, son esprit a vagabondé, a pensé à la femme qu’elle est, à ce qu’elle avait envie de dire.
« Je crois en un monde meilleur possible, mais comment y arriver? Que me faut-il à moi, que faut-il au monde, pour être moi, pour être monde ? A chaque pliage, plusieurs aller-retour entre moi, ma personne, mon confort et les autres, la société, la paix. Cet empilement de nappes comptabilise ces réflexions, les empile, les prépare (pour être rangées ou pour être utilisées!). Se cacher derrière une pile, se fondre dans la masse, passer inaperçu… rien ne changera alors ! Moi en premier, le monde ensuite. Oser avancer, aller de l’avant, se montrer, dire. I Want… et vous? »
Prix Jeune (20-30 ans) pour « Prototype » de Benoit Jacquemin
Le Prix Jeune (1.000 € + une exposition collective) a été décerné à Benoit Jacquemin, originaire de Theux, pour son oeuvre « Prototype ».
Il s’agit d’un assemblage et construction d’un prototype téléguidé à essence réalisé à partir d’un moteur de débroussailleuse. Une captation d’images vidéo a été réalisée à partir d’une caméra placée sur le châssis du prototype qui parcourt les divers étages de l’ancien garage Citroën de Bruxelles.
Une coque fabriquée en un drapé de fibre de verre, peinte avec la couleur de la Ferrari Testa Rossa, pose à côté de ce prototype téléguidé. Celui-ci a été entièrement conçu à l’aide de pièces de récupération. Partant de ces éléments épars, par cette sculpture le jeune artiste voulait d’une certaine manière renouer avec la matérialité du processus de fabrication automobile.
Cette réalisation s’inscrit dans une chronologie, nous explique-t-il. Elle veut établir un lien entre le cadre d’origine, l’ancien grand garage Citroën de Bruxelles, et ce projet en devenir qu’est le centre d’art Kanal-Pompidou.
Mention Spéciale pour « Reliques » de Sofhie Mavroudis
En plus des prix prévus dans le règlement du Concours, une mention spéciale a été attribuée à Sofhie Mavroudis, originiaire de Mons pour son oeuvre « Reliques ».
« Reliques », est composée de chaussures d’enfants estampillées «Made in Syria», trouvées en 2018 sur l’île de Rhodes (Grèce).
Alors que je ramasse des déchets sur une plage de l’île de Rhodes, je trouve une première sandale d’enfant estampillée ‘Made in Syria’. Elle sera la première d’une longue série : une centaine d’autres suivront, toutes fabriquées en Syrie ; je me rends compte à ce moment-là de l’ampleur du désastre qui se joue loin de notre regard. Emportées par les courants marins, ces chaussures finissent par s’échouer sur la côte. Abîmées par la mer, usées par la marche, parfois réparées par un simple clou, certaines portent encore les stigmates de ces petits corps qui les ont chaussé. De ces enfants, il ne reste plus que ce témoignage silencieux.
Les autres artistes sélectionnés
- Adina Ionescu-Muscel
- Angelina Fernandez
- Aurélie Dops
- Anne Dorselaer
- Caroline Ledoux
- Céline Depré
- Emilie Terliden
- Guido Janssens
- Julie Doutrelepont
- Jean-Marie Cambier
- Laurence Demaret
- Michèle Peyrat
- Patricia Hautphenne
Cette exposition collective est accessible au public dans la salle d’exposition du Waux-Hall, du 24 octobre au 14 novembre 2020.
- du mardi au vendredi de 14h à 18h
- le samedi de 10h à 14h
- Fermé le 11 novembre
Détour en images
dBranché était de la partie…
Un projet réalisé en partenariat avec l’Échevinat de la Culture.
Avec le soutien de la Région wallonne.